C’est le grand retour des brocanteurs sur la place des Quinconces pour la traditionnelle foire d’automne. Un rendez-vous important pour les chineurs avec une tendance qui se confirme. Les acheteurs rajeunissent et cherchent à consommer différemment.
La brocante va-t’elle devenir un lieu de commerce vertueux et écologique ? Peut-être à en croire certains. En ce premier dimanche d’ouverture, les chineurs déambulent au travers des allées de la place des Quinconces à Bordeaux, à la rencontre des 250 marchands installés dans les habituelles cabanes en bois.
Parmi les promeneurs, des clients à la recherche de l’objet rare, et surtout de la bonne affaire. Violette et Violette sont amies. Elles sont jeunes, à peine 20 ans. Elles ne recherchent rien de spécifique. Mais un coup de cœur pour de la vaisselle ou de belles affiches pourrait leur donner l’envie d’acheter.
Acheter de façon plus responsable
L’occasion, la seconde main, le réemploi, c’est désormais un mode de vie pour les plus jeunes. “C’est quelque chose qui se fait beaucoup dans notre génération, on est de plus intéressés pour acheter d’occasion !” .
Avec un peu de bonne volonté et trois coups de pinceau, c’est le produit parfait pour les 25-30 ans.Bertrand Lecat exposant et président de la brocante
Question de budget et de philosophie. “On sait que c’est mieux pour la planète” nous dit l’une des deux jeunes filles tout sourire. “Ça nous permet de payer moins cher des choses et de pouvoir davantage renouveler nos aménagements, on est tous comme ça ne nous pose aucun problème !”.
Une tendance confirmée par Bertrand Lecat. Il est exposant et président de la brocante. Et de prendre un exemple : “une table comme ça qui a déjà cinq ou six générations d’existence va repartir. C’est un meuble du 19ème, il a un peu vécu un peu souffert, mais avec un peu de bonne volonté et trois coups de pinceau, c’est le produit parfait pour les 25-30 ans”.
Aujourd’hui, l’objet d’occasion est tendance, porté par une éthique plus responsable. La crise du pouvoir d’achat est aussi passée par là.
On renoue avec le réemploi, la récup, le recyclage. Bertrand Lecat en est certain : “le côté écolo du brocanteur, il est là !” En pointant le doigt sur une petite table. “Elle a un bilan carbone exceptionnel ! On reprend, on recycle et si cela ne convient pas, on coupe les pieds, on en fait une table basse. On est en plein dans la réutilisation du matériel existant”.
Un sentiment partagé par Charline qui est prête à succomber au charme suranné de meubles anciens. Étudiante en mode, elle préfère acheter “local plutôt qu’au bout du monde”.La jeune femme se laisse guider par son inspiration. “Moi, j’aime mieux acheter de l’ancien, du vécu, souvent il y a une histoire, je fais des études de mode, je suis sensible à la seconde main et je fais pareil avec les meubles.”
Alors lame de fond ou pas ? L’avenir le dira mais le réemploi, la seconde main sont une autre façon de consommer et ils permettent aux brocantes de vivre une seconde jeunesse.